Quelle est l'histoire du pot de fleur à travers les âges ? Il est l’espace maitrisé par l’homme dans les villes, aucun désordre ne permet sa destruction. Il est à l’image du paradeisos ou pairi-daéza, terme persan signifiant «lieu protégé par un rempart».
Poterie, vase, bac en acier, en résine ou en bois, quand sont apparu les jardinières ?
Dès le Moyen Age, dans les zones urbaines, l'aménagement des jardins n’eut plus beaucoup de place. Or, le jardin au Moyen-Âge tient un rôle primordial. Il est avant tout un jardin de subsistance, les plantes étant importantes pour tous ,du plus humble au plus riche. Elles servent surtout à l’alimentation. Les « herbes à pots » permettaient de réaliser des potages et d'assaisonner les plats, d'où le nom "potager". Les meilleurs expert du jardinage y plantaient des pieds de plantes médicinales . Les jardins urbains appartenaient à la noblesse et à l ‘Église. Ainsi en 1388, une ordonnance parisienne réglemente l’usage des jardinières en suspension; sur les balcons, afin de prévenir les accidents malheureux. Au XIIe et XIIIe siècle, la bourgeoisie naissante initia le couple jardin maison qui devint dès lors un marqueur de richesse.
Au-delà de l'objet de décoration, pourquoi l'homme a-t-il mis ses plantes à l'abri dans des balconnières ?
La première raison d’ordre pratique visait à protéger les précieuses plantes des intrus, comme les rongeurs, les animaux sauvages ou les passants , qui auraient vite fait de gentiment piétiner ce patient travail. Les bacs à fleurs surélevés sont une mesure efficace aussi pour cacher les pots en plastique. Il est aussi important de traiter les bacs à fleurs en bois contre les insectes et les champignons.
Plus curieusement, le grand succès de ces mobiliers de jardin s'explique surtout par la pensée chrétienne...
La conception d'un jardin médiéval se devait d’être rigoureuse, contenu et maîtrisé : le jardin monastique regroupait des espaces délimités desquels ne pouvaient « s’échapper » ni les cultures ni le terreau. Ainsi, la volonté de la chrétienté était de se démarquer de la vision païenne de la nature: Partant du fait que l’homme est la créature créée à l’image de Dieu, L’homme est donc le seul à pouvoir maîtriser la nature, à l’image de Dieu tout-puissant.
Les bénéfices de ces carrés de verdure ? Choisir, Semer, protéger avec un paillage, et surtout s'émerveiller !
Le pot de fleurs est au jardin ce que la serre est aux champs : un microcosme voué à reproduire un environnement en expansion.
Découvrons d’abord l’étymologie du mot « pot » qui permet de comprendre ce qui lie le pot de fleurs à la conception chrétienne des jardins. En ancien français, plusieurs mots permettent de désigner un pot comme par exemple vaissel ou test. Ce dernier vient de testum en latin qui signifie « pot de terre » et également « crâne ». En contenant, en restreignant la nature, l’homme médiéval traduit ainsi sa vision du monde : la recherche de la singularité plutôt que la vision d’ensemble. Le jardinier médiéval ne regarde pas les fleurs, il regarde la fleur. Il l’observe et la contemple pour ce qu’elle est dans sa particularité.
Bien que le pot de fleur soit en cela un moyen tracer une ligne dans l'espace de la nature, de la limiter à un bac rectangulaire, Il permet de faire pousser au plaisir pour observer le végétal naître, vivre et mourir tandis qu’une fleur coupée fanait immédiatement. La relation au temps, à la vie et à la mort, est donc importante.
Dans la pensée médiévale, le pot de fleurs n’est donc pas seulement un objet banal du quotidien. D’ailleurs, sa présence de plus en plus fréquente dans les enluminures à partir du XVe siècle est la preuve de l’intérêt que cette culture lui porte.